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iaboc - Page 2

  • Retour sur Impardonnables de Philippe Djian

    A soixante ans, Philippe Djian poursuit sa quête du satori littéraire. En gardant à l'esprit, toujours, deux maîtres mots qui doivent mener son lecteur à l'illumination : discipline et légèreté. Impardonnables, son seizième roman, qui fait suite à la série Doggy bag, en fait une nouvelle fois l'éclatante démonstration.

     

    Ses lecteurs le savent bien, il y a quelque chose dans l'écriture de Philippe Djian qui rapproche l'écrivain d'une tradition littéraire asiatique. Un minimalisme, une économie, qui le différencient des autres et rendent singulières chacune de ses oeuvres. Djian élague, il ne s'embarrasse pas de superflu. Chacune de ses phrases vibre et brille comme la lame d'un katana. Son écriture à la fois concentrée et poétique cache mal sa puissance sous des airs faussement humbles. Rusé, Djian utilise la sensibilité de son lecteur à la manière du moine shaolin roué, qui use de la force de son adversaire pour arriver à ses fins.

     

    A force d'ellipses et de coq-à-l'âne soigneusement amenés, Djian déstabilise son lecteur pour mieux le captiver. Finalement, l'auteur finit toujours par nous emmener là où il veut. Si son style gagne en épure au fil du temps, il n'a pas perdu de sa force, ni de son originalité. Ces deux qualités, l'écrivain les doit également à une philosophie proche de la pensée asiatique : une volonté d'accorder ses mots à sa pensée, une prise de distance avec le monde, une manière de savourer les petites joies quotidiennes qui aident à supporter les peines, et un humour désabusé, parfois nihiliste, totalement unique dans le champ des lettres françaises.

    Faute avouée n'est pas pardonnée

    Au contraire de Liz Wagstaff, Il nous est ordonné de pardonner à nos ennemis, mais il n'est écrit nulle part que nous devons pardonner à nos amis, disait Cosme de Medicis. Dans Impardonnables, c'est avec l'expérience de la soixantaine que Francis, son personnage principal, écrivain à succès sur le retour, se voit forcer d'affronter les divers épreuves que la vie semble soudain vouloir lui imposer. Epreuves qu'il doit toutes à sa famille ou à ses proches. C'est la disparition de sa fille tout d'abord, seule rescapée d'un terrible accident qui a coûté la vie à sa femme et à son autre fille. Les escapades de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues de sa seconde femme, ensuite. Enfin, les relations conflictuelles qu'il entretient malgré lui avec le fils déséquilibré d'une vieille amie. Amie elle-même gravement malade.

     

    à suivre ...

     

     

  • Avis sur : Le grand livre du rangement. d'Elise Fossoux et Sébastien Chevriot

    Avant de se lancer dans le rangement de son intérieur,  il est essentiel de bien connaître son propre espace, ses spécificités sans oublier les recoins pour éviter les surfaces mal exploitées et déterminer un type de rangement adapté.  

    Les auteurs - artisan tous travaux à Limoux - passent ici en revue les différentes possibilités, leurs avantages et leurs inconvénients : meuble multifonction, pliable, escamotable, déplaçable, dissimulable, modulable, coulissant, suspendu, coffrage, intégrable ou cloisonnant. Ils proposent également d’utiliser des meubles à l’origine non-destinés au rangement tels que la table basse ou la tête de lit, ou de réaliser son meuble sur mesure - étagère, bibliothèque, caisson, placard- grâce aux pas-à-pas détaillés.

    Le grand livre du rangement.JPGL’utilisation de meubles, fermés ou ouverts, dépend de plusieurs critères : l’emplacement du rangement, la luminosité, la place, les éléments à stocker ou à mettre en valeur. Tous ces éléments sont passés au crible.

    1. Pensez en termes de fonctionnalité : Avant d'aménager un espace, réfléchissez à la manière dont vous allez l'utiliser au quotidien. Optez pour des meubles multifonctionnels et des solutions de rangement ingénieuses pour maximiser chaque centimètre carré.

    2. Jouez sur la lumière : La luminosité peut complètement transformer un espace. Pensez à utiliser des couleurs claires et à désencombrer les fenêtres pour laisser entrer un maximum de lumière naturelle. Vous pouvez également jouer avec des éclairages d'appoint pour créer une atmosphère chaleureuse.

    3. Créez des zones de vie distinctes : Délimitez visuellement les différents espaces de votre maison en utilisant des tapis, des cloisons ou des meubles. Cela permettra de créer une impression de fluidité et d'ordre, tout en optimisant l'utilisation de chaque pièce.

    4. Misez sur le minimalisme : Évitez de surcharger vos espaces avec des éléments inutiles. Privilégiez des lignes épurées, des matériaux de qualité et des pièces essentielles pour créer un intérieur moderne et fonctionnel.

    Les astuces et les conseils des auteurs permettent de bien aménager son habitat quelque soit sa surface… et il y en a pour tous les goûts ! 

    A propos des auteurs 

    Élise Fossoux est architecte d'intérieur à Limoux (11) et Sébastien Chevriot rédacteur-dessinateur à castelnaudary (11). Ils sont également auteurs du livre « Construire sa maison container » publié aux éditions Eyrolles en 2011

    Ouvrages des mêmes auteurs

    « Construire sa maison container » paru en 2011

    « Aménager vos dressings » à paraître en février 2012 : cet ouvrage permettra de comprendre ce type de construction, de concevoir, planifier et budgéter son projet, et de suivre son chantier étape par étape.

     

    Le grand livre du rangement. Elise Fossoux – Sébastien Chevriot. 

    170 pages - 25 €

     

  • Lecture de CHINE BARBARE, de Christine Nilsson

    chien barbare 1.JPGC’était en 1899, le jeune explorateur suédois Sven Hedin, dont les exploits font frissonner les écoliers autant que les lecteurs du Times, tente l’inconcevable : traverser le Takla-Makan en descendant le fleuve Tarim dont les eaux se perdent dans le désert du Lob Nor, à la sombre réputation, aux marécages hantés de diables et de démons.

    Une femme sur la route de la soie

    À peu de choses près, le train chinois doit naviguer à une vitesse identique à celle de l’embarcation de Sven Hedin, hors rapides s’entend. Le désert du Gobi Noir défile sous mes yeux au rythme du train, mortellement monotone. Ce train lent où le temps
    dure infiniment plus longtemps et oblige au rêve. Là-bas, au-delà de ce morne horizon gris-rose piqué de plates touffes noires et de petites collines coniques, s’étend le désert de pierres du Lop-Nor et puis celui du Takla-Makan, l’un et l’autre de terrible renommée.
    «Lorsque les vents se lèvent, relate un voyageur chinois du VIIe siècle, hommes et bêtes perdent l’esprit et restent plantés là, totalement impuissants. On entend alors par moment des notes tristes et plaintives, des cris pitoyables, de telle sorte qu’entre les visions et les bruits du désert, les hommes se sentent perdus et ne savent plus où aller. D’où le fait que tant de gens périssent au cours du voyage. Mais tout cela est l’œuvre des démons et des mauvais esprits» ( Chine barbare de Christine Nilsson) . Aujourd’hui, les démons du Lop-Nor sont tout aussi réels, mais ils ont troqué leurs masques pour un autre, plus terrifiant encore : c’est en ce lieu isolé que le gouvernement chinois expérimente l’atome, et peut-être même y est-il stocké, en cette zone interdite, à mille lieues d’ici.


    Je dois virtuellement être au centre de l’Asie, dans ce train qui pénètre maintenant, au rythme de son souffle lent et monocorde, le cœur des régions barbares de l’ex-Turkestan chinois, aujourd’hui Xinjiang. Ici, la mer est plus éloignée que partout ailleurs dans le monde et tout n’est qu’immensité et solitude. Les massifs ruiniformes évoquent l’aube de l’humanité et les déserts lunaires et chaotiques sont parsemés çà et là d’étranges arbres-sculptures qui paraissent avoir été plantés par un dieu fou qui devait s’appeler Folon.

     

    Le Huang Shan (littéralement : la montagne jaune) est un massif montagneux de l'Anhui méridional, province de l'est de la Chine. La région est connue pour sa beauté, qui repose sur la forme des pics de granite, sur celle tourmentée des conifères, et sur les nuages qui entourent fréquemment le massif.
    La région abrite également des sources d'eau chaude, et des sources minérales qui alimentent des piscines naturelles.

    Pour un Chinois, les contrées à perte d’horizons qui s’étendent au-delà de la Grande Muraille sont le Monde Barbare. Celui des steppes de Gengis Khan, du terrible désert du Takla-Makan. Une autre Chine où Bouddha se décline avec Allah,
    où les sables du désert se meurent en volutes glacées dans les neiges du Pamir.

     

    CHINE BARBARE
    Christine Nilsson
    30 €, 167 pages
    Edition Harfang