Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Avis sur Moi, Anastasia d’Alona Kimhi

Moi, Anastasia  d’Alona Kimhi.jpg Moi, Anastasia par Alona KimhiIl y a peu de livres que je déteste, ou qui m’agacent – Il y a par contre un style d’écrivain qui me file des boutons, et c’est exactement le créneau d’Alona Kimhi, auteur israëlienne née en Ukraine. Un style qui plaît, pourtant, puisque le magazine “Lire” l’a sélectionnée parmi les 50 écrivains « pour demain » - Explication vaguement sibylline qui ne veut rien dire autant qu’elle fait du flan, tiens ! Ca me rappelle quelque chose… Oui, son livre, exactement.

“Moi, Anastasia” est en réalité un recueil de 4 longues nouvelles qui racontent une “tranche de vie” de 4 femmes, enfants ou jeunes filles, nées ou émigrées à Israël.

Je ne suis pas adepte de ces nouvelles qui ne racontent que partiellement une histoire en insistant sur les pensées d’un seul personnage dans lequel on plonge, intimement, personnellement, dans les pensées plus que les actes. Non pas que l’exercice ne soit pas intéressant, mais il vire souvent au remplissage laconique et dramatique de pages à l’écriture hachée, réduite à la portion congrue, pour finir dans l’apothéose de l’onanisme littéraire moderne, celui qui se confond avec la psychologie de comptoir et les fantasmes pédophiles d’un Freud tout-puissant.


Non parce qu’elle écrit mal, certainement pas, mais parce qu’elle se coule dans un moule d’histoires remuant le sordide et le glauque, comme s’il n’y avait que cela à raconter – comme si, finalement, il n’y avait que cela à vivre et que nous étions tous ainsi, malades, fragiles, menés à l’abattoir par notre propre existence, l’hérédité et le déterminisme de notre race, ou plutôt ici, d’une nation toute entière.

Nous avons donc droit à :
- La larguée,
- La future violée,
- La folle à lier,
- La boulimique avariée.

Quant à l’argument de la nationalité ? Il ne tient pas : On ne résume pas un peuple à 4 femmes, toutes différentes soient-elles, qui ne semblent souffrir que de complexes largement répandus dans les sociétés occidentales et les pays industrialisés - Problèmes de riches et prescription d’antidépresseurs, pour rester dans le ton et l’actualité.


Il n’y a dans ces scénarios aucune originalité, aucun rebondissement, rien de novateur, pas un concept, pas un souffle d’air qui rafraîchisse une écriture consanguine, lue et relue, d’une navrante banalité. Le tout écrit dans un style convenu, sans intérêt, des pensées mises bout à bout sans grande recherche, comme un exercice imposé dans un cours de rattrapage au lycée : « Ecrivez à la manière de … ». A la manière de tout le monde, de ces romans qui plaisent, de ces histoires sordides, de ces films qui ne font pas rêver, et qui dépeignent un quotidien où l’on serait tous malheureux et bons à pendre – Comme s’il fallait chercher au fond de l’Homme toutes les raisons de le haïr, et de le détruire.

C’est une conception de l’humanité que j’abhorre, et une littérature d’un ennui profond que je ne recommande pas.

 

» “Moi, Anastasia” d’Alona Kimhi, traduit de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech, 256 p., 18€ aux éditions Gallimard.

Écrire un commentaire

Optionnel