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Retour sur Impardonnables de Philippe Djian

A soixante ans, Philippe Djian poursuit sa quête du satori littéraire. En gardant à l'esprit, toujours, deux maîtres mots qui doivent mener son lecteur à l'illumination : discipline et légèreté. Impardonnables, son seizième roman, qui fait suite à la série Doggy bag, en fait une nouvelle fois l'éclatante démonstration.

 

Ses lecteurs le savent bien, il y a quelque chose dans l'écriture de Philippe Djian qui rapproche l'écrivain d'une tradition littéraire asiatique. Un minimalisme, une économie, qui le différencient des autres et rendent singulières chacune de ses oeuvres. Djian élague, il ne s'embarrasse pas de superflu. Chacune de ses phrases vibre et brille comme la lame d'un katana. Son écriture à la fois concentrée et poétique cache mal sa puissance sous des airs faussement humbles. Rusé, Djian utilise la sensibilité de son lecteur à la manière du moine shaolin roué, qui use de la force de son adversaire pour arriver à ses fins.

 

A force d'ellipses et de coq-à-l'âne soigneusement amenés, Djian déstabilise son lecteur pour mieux le captiver. Finalement, l'auteur finit toujours par nous emmener là où il veut. Si son style gagne en épure au fil du temps, il n'a pas perdu de sa force, ni de son originalité. Ces deux qualités, l'écrivain les doit également à une philosophie proche de la pensée asiatique : une volonté d'accorder ses mots à sa pensée, une prise de distance avec le monde, une manière de savourer les petites joies quotidiennes qui aident à supporter les peines, et un humour désabusé, parfois nihiliste, totalement unique dans le champ des lettres françaises.

Faute avouée n'est pas pardonnée

Il nous est ordonné de pardonner à nos ennemis, mais il n'est écrit nulle part que nous devons pardonner à nos amis, disait Cosme de Medicis. Dans Impardonnables, c'est avec l'expérience de la soixantaine que Francis, son personnage principal, écrivain à succès sur le retour, se voit forcer d'affronter les divers épreuves que la vie semble soudain vouloir lui imposer. Epreuves qu'il doit toutes à sa famille ou à ses proches. C'est la disparition de sa fille tout d'abord, seule rescapée d'un terrible accident qui a coûté la vie à sa femme et à son autre fille. Les escapades de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues de sa seconde femme, ensuite. Enfin, les relations conflictuelles qu'il entretient malgré lui avec le fils déséquilibré d'une vieille amie. Amie elle-même gravement malade.

 

à suivre ...

 

 

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