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L'étrange disparition d'Esme Lennox, de Maggie O Farrell

L'étrange disparition d'Esme Lennox, de Maggie O Farrell.JPGJ'ai une sainte horreur des drames psychologiques et encore plus lorsqu'ils sont enveloppés dans une chappe de best-seller du mois. Trop de France Loisirs dans ma jeunesse, de Reader Digest et de bibliobus du troisième âge. Mais il faut avouer que L'étrange disparition d'Esme Lennox a une belle tenue littéraire, en plus d'une couverture (merci Belfond) absolument impeccable. Son auteur est une jeune irlandaise de trente et quelques années, ancienne critique littéraire qui est passée au roman depuis 4 livres (en incluant celui-ci). Ses précédents ouvrages se sont plutôt bien vendus au point qu'elle figurait parmi les 25 Auteurs du futur recensés par la chaîne Waterstones, ce qui n'est pas une mince performance.

Maggie O Farrell fait partie de ces écrivains anglo-saxons qui naviguent sur la crête du roman de gare, sans jamais tomber du mauvais côté de la rembarde. Ses héroïnes sont souvent féminines, ont des problèmes importants liés à des histoires de sororat, de famille ou autres, qui, d'ordinaire, ne sont pas trop à notre goût, mais qui, parce que leur présentation bénéficie d'une réelle mise en scène d'écriture, d'intrigue et de complexité psychologique, échappent à la banalité pour constituer de très bons bouquins.

Mystérieuse folie

Son Etrange disparition d'Esme Lennox réussit ainsi le joli coup d'être à la fois un roman médian pour lectrices de panel (on y aime, on y meurt, on y pense à soi) et un beau livre dramatique, complexe, bien écrit et réellement émouvant. L'histoire nous emmène au coeur d'une intrigue familiale : une jeune femme, Iris, bien dans son époque, dans son corps (elle couche avec un homme marié, travaille, etc) "hérite" assez curieusement d'une grande tante (la soeur de sa grand-mère) inconnue et qui, pour cause de fermeture, est mise à la porte de l'asile d'aliénés qui la "détenait prisonnière" depuis.... 60 ans.

L'Esme du livre est donc cette vieille femme (76 ans et des poussières) qui réapparaît dans la vie de cette jeune femme avec son cortège de douleurs et ses douloureux secrets. La narration s'organise autour d'un triple fil plutôt bien conçu : d'un côté, Iris vit sa vie et la raconte (elle a un presque frère, un amant, un appart et maintenant cette vieille femme intrigante), la vieille femme se souvient et déballe ses secrets ; sa soeur (Kitty, hospitalisée et qui a perdu la boule sous le coup de la maladie d'Alzheimer) livre en parallèle sa vision tronquée des choses. La question à laquelle tout ce petit monde répond est simple : pourquoi diable Esme a-t-elle disparu pendant 60 ans alors qu'elle paraît tout à fait normale ? Qui l'a maintenu en situation d'internement pendant plus d'un demi-siècle ? On apprendra que la famille Lennox avait vécu un certain temps en Inde avant de revenir en Angleterre, que la jeune Esme avait de la liberté dans les idées (et dans le jupon), qu'un diabolique arrangement familial s'est fait sur son dos, la condamnant (gniark, gniark,...) à une peine d'emprisonnement sous camisole à vie....jusqu'au jour où....

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